Le journaliste et activiste gabonais en exil, Jonas Moulenda, a créé la surprise en annonçant une émission spéciale ce samedi 14 décembre 2024, où il prévoit de donner la parole à Hervé Patrick Opiangah, président fondateur de l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS). Cet entretien, qui sera diffusé en pleine nuit, est très attendu, alors que M. Opiangah est au cœur d’une affaire judiciaire controversée qui secoue la scène politique gabonaise.
Recherché par les forces de défense et de sécurité depuis plusieurs semaines pour une supposée affaire de mœurs, Hervé Patrick Opiangah, ancien ministre des Mines sous le gouvernement de transition du Général Brice Clotaire Oligui Nguema, est introuvable. Pendant que certaines sources évoquent son exfiltration vers la France avec l’aide de l’ambassade des États-Unis, d’autres assurent qu’il se cacherait au Congo-Brazzaville sous la protection du président Denis Sassou Nguesso.
L’annonce de Jonas Moulenda, connu pour ses critiques acerbes contre le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), relance les débats sur cette affaire que beaucoup qualifient de politique. Pour l’UDIS et ses soutiens, les accusations portées contre leur leader visent à museler une opposition qui s’est fermement opposée au référendum du 16 novembre 2024.
Lors d’une déclaration solennelle tenue le 13 décembre au siège du parti à Owendo, le porte-parole de l’UDIS, Georges Boupenga, a exhorté le gouvernement à « lever le voile sur l’affaire judiciaire impliquant notre président ». Il a également dénoncé l’attaque armée contre le siège du parti le 20 novembre, qualifiée de violation flagrante des libertés publiques et des principes républicains.
Face à ce contexte explosif, l’émission de Jonas Moulenda pourrait marquer un tournant. Si Hervé Patrick Opiangah apparaît réellement pour livrer sa version des faits, cela risque d’attirer une attention nationale et internationale sur le traitement de cette affaire. Le journaliste promet une plateforme où « la vérité pourra être entendue », un message qui trouve écho auprès d’une partie de l’opinion publique sceptique quant à l’impartialité de la justice sous le CTRI.
Les Gabonais attendent avec impatience cette intervention, qui pourrait, selon certains, jeter une lumière nouvelle sur l’affaire ou, au contraire, approfondir les divisions autour de cette crise politico-judiciaire. Jonas Moulenda, fidèle à son style incisif, semble déterminé à donner une voix à celui que beaucoup considèrent aujourd’hui comme une figure symbolique d’un affrontement entre opposition et pouvoir.