Dans une publication sur ses réseaux sociaux, Sylvia Bongo Ondimba a une fois de plus dénoncé sa détention et celle de son fils, Noureddin Bongo Valentin, qui dure depuis 447 jours. Ce message poignant relance le débat autour de leur situation, alors que leurs avocats avaient déjà alerté à deux reprises la presse sur leurs conditions de détention et demandé leur libération immédiate.
Une détention sous le régime du CTRI
Sylvia Bongo Ondimba et son fils ont été arrêtés en août 2023, peu après le coup d’État militaire qui a mis fin au régime d’Ali Bongo Ondimba. Conduits à la prison centrale de Libreville, ils sont accusés par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) de plusieurs crimes, notamment des détournements de fonds et une mauvaise gestion des affaires publiques.
Ces accusations surviennent dans un contexte où le président déchu, affaibli par un AVC en 2018, ne contrôlait plus pleinement les affaires du pays. Selon les nouvelles autorités, Sylvia et Noureddin auraient profité de cette situation pour exercer une influence prépondérante sur la gestion de l’État.
Des conditions de détention dénoncées
Les avocats de Sylvia Bongo ont, à deux reprises, tenu des conférences de presse pour demander la libération de leurs clients et dénoncer des « conditions de détention inhumaines ». Ils rapportent que Sylvia et Noureddin subiraient des actes de maltraitance, voire de torture, dans une violation flagrante de leurs droits fondamentaux.
Ces révélations ont suscité une vague d’indignation, amplifiée par le message de Sylvia Bongo sur ses réseaux sociaux, qui appelle les autorités nationales et la communauté internationale à intervenir pour mettre fin à ces abus.
Un appel à la communauté internationale
La publication de Sylvia Bongo relance également une campagne en ligne sous le hashtag #FreeNoureddinAndSylvia, visant à attirer l’attention de la communauté internationale. Les organisations comme Amnesty International, Human Rights Watch et l’ACAT France, ainsi que des institutions telles que l’Union africaine et le Commonwealth, sont interpellées pour intervenir en faveur du respect des droits humains dans cette affaire.
En France, où Sylvia Bongo dispose de nombreux soutiens, des personnalités politiques, dont Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort, ont demandé une réaction plus ferme des autorités françaises. « La défense des droits humains doit primer sur toute considération politique », a-t-il déclaré.
Un enjeu pour l’image du Gabon
Pour les partisans de Sylvia et Noureddin, leur détention prolongée illustre un règlement de comptes politique, éloigné des principes d’un État de droit. Cette situation met également en lumière les défis auxquels le Gabon est confronté alors qu’il cherche à améliorer son image sur la scène internationale après des années de crises politiques.
Le respect des normes internationales en matière de droits humains sera scruté de près, et les autorités de transition gabonaises devront démontrer leur engagement à garantir une justice impartiale et équitable.
Vers une solution ?
Alors que Sylvia Bongo et son fils entament leur 447e jour de captivité, leurs avocats et leurs soutiens espèrent que la mobilisation croissante fera bouger les lignes. Si les accusations portées contre eux doivent être examinées, leurs défenseurs insistent sur l’urgence de mettre fin à leur détention arbitraire et aux conditions inhumaines qu’ils dénoncent.
Pour Sylvia et Noureddin, chaque jour passé en captivité est une épreuve, mais aussi un rappel des combats nécessaires pour préserver la justice et les droits humains au Gabon.