Les mémoires de Robert Bourgi, ancien avocat français et figure emblématique des réseaux de la Françafrique, révèlent un système de corruption profondément ancré. Il affirme avoir reçu d’Ali Bongo 1 million de dollars par an entre 2009 et 2013, soit un total de 5 millions de dollars, équivalant à environ 3 milliards de FCFA. Ces fonds, selon Bourgi, étaient destinés à des opérations de lobbying en France, tandis que la population gabonaise souffrait.
Interrogé sur l’éthique de ces versements, Bourgi a éludé la question, se défendant en affirmant que l’argent était déclaré et fiscalisé. Cette réponse soulève cependant des interrogations sur la moralité d’un tel système, où des sommes colossales alimentent les réseaux d’influence, tout en laissant les citoyens dans la précarité.
La rupture entre Bourgi et Bongo, provoquée par une tentative de réduction des fonds, témoigne d’un rapport de force instable dans cet univers opaque. L’argent public, utilisé pour des opérations de lobbying, souligne les dérives d’un système où le pouvoir et l’argent se mêlent dans un jeu dangereux.
Si Ali Bongo décidait un jour de publier ses propres mémoires, cela pourrait révéler encore davantage sur ces pratiques douteuses qui continuent de miner la gouvernance en Afrique.