Sylvia Bongo, ancienne Première Dame du Gabon, et son fils, Nourredin Bongo, sont actuellement en détention dans un contexte de crise politique depuis le coup d’État du 30 août 2023, mené par le Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI) dirigé par Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a renversé le régime d’Ali Bongo Ondimba. Accusés de corruption et de détournement de fonds, leur arrestation s’inscrit dans une enquête sur la gestion des ressources publiques du pays.
Lors d’une récente conférence de presse, Me Gisèle Eyue Békalé, Me Jean-Paul Moumbembe et d’autres avocats de la famille Bongo ont dénoncé des conditions de détention alarmantes. Ils ont indiqué que Sylvia et Nourredin subissent un traitement inhumain, avec un accès limité aux soins de santé et aux visites familiales. « Nous avons eu l’occasion de les rencontrer à peine trois fois en un an, et toujours dans des conditions très restrictives », a déclaré Me Eyue, soulignant que leurs droits fondamentaux sont gravement compromis.
Cette situation contraste avec les déclarations de Laurence Ndong, porte-parole du gouvernement de la Transition, qui affirmait que les deux détenus bénéficiaient de conditions de détention adéquates. Les avocats ont fait état d’une atteinte au droit constitutionnel des détenus à la santé, précisant que « la seule fois où ils ont pu consulter un médecin remonte à plusieurs mois ».
Face à cette situation, l’équipe juridique envisage de porter l’affaire devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples pour faire respecter les droits de leurs clients. « Nous dénonçons ces pratiques liberticides et exigeons une transparence totale dans le traitement de nos clients », a insisté Me Eyue.
Les citoyens gabonais, de plus en plus préoccupés par les violations potentielles des droits humains, surveillent de près les développements de cette affaire. La réaction du gouvernement est attendue, alors que l’opinion publique semble se mobiliser pour une meilleure prise en compte des droits fondamentaux.
Avec un climat politique en pleine mutation, la situation de Sylvia et Nourredin Bongo soulève des questions essentielles sur l’état des droits humains au Gabon et l’avenir de la démocratie dans le pays.