Depuis la chute du Parti démocratique gabonais (PDG) en août 2023, la Transition semblait tourner la page de cette formation politique controversée. Pourtant, les récentes déclarations du Révérend Georges Bruno Ngoussi, 4e vice-président du Sénat de la Transition, interrogent : le PDG serait-il en train de retrouver sa place dans l’échiquier politique, au point d’inquiéter ceux qui incarnent la Transition ?
Une dénonciation ou une crainte ?
Le 26 novembre, Ngoussi a appelé le Président de la Transition, le Général Oligui Nguema, à suspendre le PDG par décret. Il accuse ce parti, qui a dirigé le pays pendant 56 ans, de continuer à « narguer » le peuple gabonais meurtri par des décennies de mauvaise gouvernance. Selon lui, la présence des cadres du PDG dans la campagne du « Oui » au référendum constitutionnel du 16 novembre serait l’une des causes majeures de la forte abstention (46 %).
Cependant, cette dénonciation pourrait également trahir une crainte personnelle. Si le PDG venait à regagner en influence, cela pourrait fragiliser la position de Ngoussi au sein du pouvoir de Transition. Certains observateurs estiment que son appel à un décret contre le PDG vise autant à protéger les acquis de la Transition qu’à préserver son rôle stratégique.
Le PDG, une force toujours présente
Malgré sa chute, le PDG conserve des cadres expérimentés et des réseaux influents. Sa participation visible au référendum montre qu’il reste une force politique capable de se réorganiser. Pour certains, ce parti, symbole d’un passé controversé, pourrait redevenir un acteur clé si la Transition échoue à répondre aux attentes populaires.
Une Transition sous pression
Dans ce contexte, l’équilibre du pouvoir fragile. Le Révérend Ngoussi appelle également a la création d’une plateforme inclusive pour renforcer l’unité nationale. Mais cet appel pourrait aussi refléter une stratégie visant à limiter l’influence du PDG et à consolider sa propre position.
Alors que le Gabon cherche à construire un « Gabon Nouveau », les tensions autour du PDG soulignent les défis d’une transition politique où les ambitions personnelles et les intérêts nationaux s’entremêlent.